Qu'elles ont été vos réactions devant ces injustices ? Peut-être vous êtes-vous indigné, tout en sachant que c'était inutile. Peut-être aussi êtes-vous resté silencieux et avez-vous baissé les bras? Il y a fort à parier que votre rendement en fut grandement affecté.
Intéressons-nous à vos réactions en les comparant à l'étude de Sabrina Jeworrek, de l'Institut de recherche de Halle, en Allemagne. Pour cette étude, 195 personnes furent recrutées. On leur expliqua qu'elles devraient aider des employés pendant une journée entière, celle-ci étant composée de deux quarts de travail et d'une longue pause entre les deux. Il leur fut spécifié qu'elles travailleraient fort, mais obtiendraient une bonne rémunération.
On divisa les participants en trois groupes:
20% des employés furent licenciés durant la pause, mais il fut expliqué aux employés restants qu'il s'agissait d'un licenciement arbitraire, fait pour réduire les coûts et que la sélection des licenciés avait été faite par hasard.
Que furent les conséquences sur la productivité de groupes 2 et 3?
La productivité des employés restés en poste après le congédiement injuste de 20% du groupe dégringola de 17,05%. Les employés devinrent lents et négligents. Le congédiement a donc sapé le moral de la troupe et nui à sa performance.
Sans doute votre réaction devant l'injustice a-t-elle été semblable lorsque vous avez assisté à un licenciement injuste. Or, selon l'étude de Mme Jeworrek, les RH et les cadres n'avaient même pas conscience de l'ampleur de telles injustices et sous-estimaient son impact. Plusieurs croyaient même que ces licenciements reboosteraient la productivité des employés!
Que conclure de tout ceci ? Si vous êtes un leader ou un futur leader, montrez-vous toujours justes. Si vous êtes forcés de prendre une décision difficile, arrêtez-vous un instant à vous demander si elle comporte un élément d'injustice. Si oui, abstenez-vous et rectifiez le tir.
L'injustice au travail est un fléau. Elle sapera à coup sûr le moral de vos employés et leur productivité. Apprenez donc à être justes et faites vôtres ces paroles du sage Benjamin Franklin :
Ne faites jamais de mal à autrui, soit en causant une perte réelle, soit en privant d'un gain légitime. Benjamin Franklin ; Mes mémoires (1817).